Table des matières
1. Les responsabilités déléguées
3. La spiritualité enthousiaste
Les pasteurs d’églises qui croissent sont plus tournés vers les contacts avec les personnes et le
travail en équipe que leurs collègues des églises en déclin. Beaucoup d’auteurs se sont
intéressés davantage aux églises très grandes, qu’aux églises qui croissent. Les deux sont loin
d’être équivalentes.
Les dirigeants des églises qui croissent s’efforcent de déléguer leurs responsabilités à d’autres
chrétiens. Ils ne se servent pas de leurs collaborateurs bénévoles pour atteindre leurs propres
objectifs. Au contraire, ils inversent la pyramide de l’autorité : le dirigeant aide chaque
chrétien à prendre les responsabilités que Dieu à prévue pour lui. Ils forment, soutiennent,
motivent et accompagnent chacun des collaborateurs. Il faut à la fois des objectifs et le sens
des relations humaines. Ainsi leur énergie peut se multiplier à l’infini. C’est le
fonctionnement de « l’auto-organisation » spirituelle. Au lieu de faire des efforts humains ou
de faire pression, l’énergie divine est libérée pour faire avancer l’Eglise. Au lieu de faire un
maximum de travail eux-mêmes, ils consacrent la plus grande partie de leur temps à la
formation, à la délégation et à la multiplication. Ils n’ont pas besoin d’être des héros
spirituels.
En mettant en pratique les dons spirituels, les chrétiens laissent travailler le Saint-Esprit en
eux. Dieu détermine lui-même quels chrétiens accompliront le mieux tel ou tel service. Alors,
le rôle des dirigeants de l’église consiste à aider les membres à trouver leurs dons et à exercer
les services correspondants. Le fait d’utiliser les dons a une conséquence très importante sur
le bonheur de vivre des chrétiens.
Dans une approche erronée, les responsables décident quels services les chrétiens laïques
doivent accomplir, puis ils cherchent sans relâche des volontaires. S’ils n’en trouvent pas, ils
font pression. Les gens doivent se plier aux tâches fixées par les dirigeants.
Les chrétiens vivent-ils leur foi avec consécration, avec joie, avec dynamisme, avec
enthousiasme ? Alors l’église se développe.
Quand Dieu souffle son Esprit dans une masse informe, la vie et les structures apparaissent.
Malgré les grandes différences entre les églises, les dénominations, les cultures et les
orientations spirituelles, celles qui ont des qualités élevées expriment des similitudes. L’un
des 15 éléments composant le critère de « structure efficace » est le principe des responsables
de secteurs. Grâce aux remaniements permanents des structures, la sclérose traditionnaliste
sera évitée. L’un des plus grands obstacles à la mise en valeur des structures de l’Eglise est
l’idée très répandue que structure et vie s’opposent.
De nombreux chrétiens croient qu’ils doivent imiter certains types de cultes célébrés dans
d’autres églises. Ils supposent qu’il s’agit d’un principe de croissance. Les cultes peuvent
s’adresser aux chrétiens ou aux non-chrétiens, leur style peut être liturgique ou spontané, leur
langage « ecclésiastique ou familier, tout cela n’est pas décisif. Le facteur déterminant est
autre : Les cultes sont ils une expérience édifiante pour les participants ?Lorsqu’ils sont
édifiants, ils attirent les gens d’eux-mêmes.
Le principe le plus important est la multiplication des groupes de maison.
L’étude à montré que la multiplication des petits groupes de maison était un principe
universel. Elle a également montré à quoi devraient ressembler ces petits groupes pour qu’ils
stimulent à la fois la qualité et la croissance de l’Eglise.
Il faut un programme complet qui ne se contente pas d’étudier des passages de la
Bible, mais qui donne des applications spirituelles pour la vie quotidienne. Les
participants peuvent y exposer leurs problèmes, leurs questions personnelles et
chercher ensemble des solutions.
Les groupes de maison permettent aux chrétiens d’apprendre à servir les autres avec
leurs dons spirituels. Ainsi naissent de nouveaux responsables, ce qui facilite la
multiplication continuelle de ces cellules de vie.
Ce concept permet de « faire des disciples » par un apprentissage de vie, et pas
seulement par un enseignement théorique de concepts abstraits.
Il faut distinguer entre les chrétiens qui ont reçu le don d’évangélisation et ceux à qui Dieu a
accordé d’autres dons. Faisons une différence entre les méthodes d’évangélisation employées
avec plus ou moins de succès et les principes d’évangélisation qui s’appliquent à toutes les
communautés. Les recherches montrent que les églises possédant des qualités élevées sont
celles dont les dirigeants savent qui a le don d’évangéliser et encouragent ces personnes.
La clé du développement est l’adaptation des efforts d’évangélisation aux problèmes et aux
besoins des non-chrétiens. Cette démarche adaptée se différencie des méthodes de
manipulation où les pressions doivent remplacer le manque d’adaptation aux besoins de
l’interlocuteur. Inciter les chrétiens à nouer de nouvelles relations amicales avec es non chrétiens n’est sûrement pas un principe du développement. Il s’agit plutôt d’utiliser des
relations déjà existantes pour partager l’évangile.
Les églises qui grandissent ont, en moyenne, un coefficient d’amour plus élevé. Les églises
qui croissent ont, en moyenne, un « coefficient d’amour » sensiblement plus élevé que celles
qui stagnent ou qui déclinent. Pour déterminer ce coefficient d’amour nous avons demandé
combien de temps les chrétiens passaient les uns avec les autres en dehors des réunions
organisées officiellement par l’église. Combien de fois s’invitent-ils à prendre un repas ou une
tasse de café, etc.
Pour être encore plus clair, nous disons que des « cultes portes ouvertes », des « campagnes
d’évangélisation » ou la pratique du combat spirituel ne sont pas des principes généraux e
développement de l’Eglise.
Le véritable amour divin donne un rayonnement beaucoup plus efficace que les programmes
d’évangélisation qui dépendent entièrement de la communication verbale. Les gens ne veulent
pas seulement des discours ; ils désirent expérimenter l’amour chrétien dans la vie
quotidienne.
Deux risques : plus une église considère la foi comme l’accomplissement des devoirs
dogmatiques et moraux, plus il en résultera un manque d’amour et de relations entre les
chrétiens. Tout comme si on considérera l’amour comme un sentiment qui nous submerge,
puis disparaît aussi mystérieusement qu’il était venu, alors on ne pourra pas le vivre hors de
ces temps forts.